Caritas Butembo Beni forme des acteurs humanitaires sur les règles régissant des agents humanitaires sur terrain vis-à-vis des communautés
La Caritas Développement Butembo Beni a réuni les acteurs des organisations humanitaires et les membres de la société civile qui interviennent dans le cadre de l’assistance humanitaire en zone de santé d’Oicha.
Les agents de ce service social de l’Église catholique était devant les membres du forum humanitaire en commune rurale d’Oicha jeudi 29 décembre 2022 pour partager des outils visant à protéger les bénéficiaires d’une assistance humanitaire contre les exploitations et abus sexuels.
Pour la Caritas Développement Butembo Beni, sa présence à Oicha vise à promouvoir les droits de bénéficiaires des assistantes humanitaires. C’est dans le cadre de prévenir et lutter contre les exploitations et abus sexuels. L’objectif est de sensibiliser les acteurs humanitaires pour prévenir les violences sexuelles et autres formes de corruption enregistrées pendant les assistances humanitaires.
Les participants, venus d’une dizaine d’organisations ont félicité la Caritas sur sa démarche visant à les mettre en jour sur les outils de protection contre les exploitations et abus sexuels.
C’est aussi pour permettre aux humanitaires de rendre un service de bonne qualité à la communauté. En même temps, il s’agit d’améliorer l’image des organisations humanitaires qui interviennent dans cette partie.
” On ne peut pas échanger une assistance humanitaire contre quoi que ce soit, elle est gratuite pour tous les membres de la communauté ciblée, sans discrimination. Nous voulons essayer de prévenir ces actes de violence. L’assistance que les humanitaires apportent à la population affectée par les différentes crises, c’est une assistance qui doit être gratuite ” a expliqué le facilitateur Justin Balimwambia, chargé de la qualité programme à la Caritas Développement Butembo Beni.
Ainsi, Caritas demande à toute la population de la zone de santé d’Oicha de s’informer sur les devoirs et règles de bonne conduite des agents humanitaires lors d’une assistance.
“Les conditions de vie dans lesquelles les personnes bénéficiaires vivent sont tellement difficiles qu’on ne peut plus leur demander de payer quelque chose. Si cela arrive, tout le monde doit savoir qu’il faut dénoncer ça. C’est pour ça que nous avons distribué le numéro vert (495555) à tout le monde” dit-il.
Le deuxième mécanisme permettant à la communauté de dénoncer les bourreaux de violences sexuelles, c’est la boîte à plainte mise en place dans le cadre de ce projet. Ces boîtes permettront à la population de la zone de santé d’Oicha de dénoncer les agents humanitaires impliqués dans une exploitation et abus sexuels.
Par ailleurs, la Caritas Développement Butembo Beni encourage une écoute active. Il s’agit, pour la communauté, de collaborer avec les points focaux CBCM qui sont des l’intermédiaires entre le dénonciateur et celui qui s’occupe des plaintes de victimes d’exploitation et d’abus sexuels.
“N’ayez pas peur, ne pensez pas qu’on va vous poursuivre parce que vous avez dénoncé. Ces gens qui sont dans la communauté que nous venons de former, ils vont vous protéger, vous sécuriser. D’ailleurs il y a un principe de confidentialité protégeant ceux qui dénoncent, la communauté doit se rassurer ” a dit M. Justin.
Philippe Bonane, a participé à cette échange organisé par la Caritas du diocèse de Butembo Beni. Il trouve que la thématique exposée arrive au moment opportun, vue le contexte de crise socio-sécuritaire dans lequel la zone de santé d’Oicha vit actuellement.
“Après échange avec la Caritas, je trouve que la thématique est très intéressante parce qu’elle va nous aider à sensibiliser les membres de la communauté sur leurs droits et devoirs lorsqu’ils sont cibles d’une assistance humanitaire d’une organisation quelconque. Grâce à Caritas, nous sommes maintenant conscients sur le devoir des organisations humanitaires envers leurs bénéficiaires. Donc nous allons faire comprendre à la communauté que ces organisations ont une redevabilité envers la population pendant une aide humanitaire. C’est surtout ce devoir de rendre compte et de prendre en compte les propositions de la communauté pendant tout le processus de leur projet ” a-t-il apprécié.
Emery Nzanzu de son côté trouve que la Caritas a recadré les leaders locaux à matière de partage des informations sur les projets exécutés par des humanitaires.
“Nous avons toujours eu des problèmes pendant l’exécution des certains projets. A partir de cette capacitation de Caritas, nous sommes maintenant capables de canaliser les informations relatives aux abus et exploitations inhumaines causées par les agents humanitaires contre les bénéficiaires ” dit-il.
Dans ce contexte, 12 leaders communautaires ont reçu chacun un téléphone portable avec des crédits afin de faciliter la dénonciation de la dénonciation.
Ces activités se font dans le cadre du projet de “Renforcement de l’accès aux soins de santé primaire, de santé reproductive et aux services de prise en charge de violences basées sur le genre, en réponse aux besoins vitaux des communautés affectées par la crise humanitaire dans les zones de santé de Oicha et Mutwanga au Nord-Kivu, et Komanda en Ituri”.
Il est exécuté en zones de santé d’Oicha et de Mutwanga. Il est financé par le Fonds Humanitaire de la RDC, par le truchement de UNFPA.