Gestion transfrontière du Mpox : le BDOM Butembo–Beni participe à un atelier régional à Kampala
Dans le cadre du renforcement de la lutte contre les maladies contagieuses, notamment le Mpox, la GIZ en travers l’Équipe Allemande de Préparation aux Épidémies (SEEG) en collaboration avec Africa CDC a organisé une formation régionale sur la Prévention et le Contrôle des Infections (PCI) dans le contexte du Mpox en RDC et en Ouganda.
La délégation du Bureau Diocésain des Œuvres Médicales (BDOM) Butembo–Beni, de la CBCA, de la fondation PANZI ont pris part à cet atelier de quatre jours tenu à Entebbe. Cette rencontre a réuni les acteurs de santé publique du ministère ougandais de la santé, les partenaires techniques, et les représentants des zones frontalières de la sous-région des Grands Lacs, afin de renforcer les pratiques de la PCI pour stopper le Mpox.
Cet atelier vise à renforcer la coordination entre les pays voisins — dont la RDC, l’Ouganda et le Sud Soudan — face à la recrudescence et la persistance du Mpox, une maladie zoonotique à fort potentiel de propagation. Les discussions ont porté sur les mécanismes d’alerte précoce, le renforcement de la surveillance épidémiologique, le partage d’information, la prise en charge coordonnée des cas suspects et confirmés ainsi les infections associées aux soins.
Les équipes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, représentant une zone la plus touchée de la RDC ont exposé sur l’évolution de la situation épidémiologique. Les statistiques ont prouvé que l’épidémie n’est pas encore maîtrisée, montrant les besoins en sensibilisation communautaire, le renforcement de la surveillance et du mécanisme de dépistage, et le suivi des contacts.
Les défis de communication et d’engagement communautaire
L’un des points majeurs abordés au cours de l’atelier a concerné les défis de communication et d’engagement communautaire dans la gestion du Mpox au Nord-Kivu. Parmi ces défis figurent : la méfiance communautaire vis-à-vis des interventions sanitaires ; les fausses informations sur les causes et modes de transmission de la maladie ; la faible accessibilité à l’information fiable dans les zones rurales difficiles d’accès ; le relâchement de la sensibilisation par les relais communautaires.
Pour y faire face, il a été souligné la nécessité de renforcer la Communication des risques et l’engagement communautaire (CREC), afin d’assurer une information transparente, de promouvoir des comportements préventifs durables et d’impliquer activement les communautés locales dans la lutte contre la maladie.
Les participants ont réaffirmé leur engagement à renforcer les cellules d’animation communautaire (CAC), considérées comme des structures clés entre les services de santé et les communautés. Ces cellules, une fois formées et équipées, peuvent jouer un rôle essentiel dans la surveillance communautaire, la sensibilisation, la détection précoce des cas et la réduction de la stigmatisation autour des malades.
Selon Venant Kambere Luvalya, Chef de projet du BDOM Butembo–Beni : « la lutte contre le Mpox ne peut réussir sans l’adhésion de la communauté. Nous devons reconstruire la confiance, écouter les populations et les impliquer directement dans la prévention et la surveillance. »
L’approche One Health au cœur de la stratégie
L’atelier de Kampala a également mis un accent particulier sur l’approche « One Health » « Une seule santé » indispensable pour minimiser les risques de propagation du Mpox.
Cette approche favorise la collaboration entre les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale, en reconnaissant leur interdépendance.
Elle permet de surveiller les foyers zoonotiques à la source ; coordonner les interventions entre les services vétérinaires, médicaux et environnementaux au niveau transfrontalier ; réduire les contacts à risque entre l’homme et les animaux infectés ; renforcer la prévention à long terme grâce à une réponse intégrée et multisectorielle.
La participation du BDOM de la Caritas Butembo–Beni, de la CBCA et de l’Hôpital de PANZI à cet atelier régional témoigne de la volonté de la GIZ en travers la SEEG et de Africa CDC de limiter la propagation de Mpox dans les pays de la sous-région.
Ainsi, les acteurs de la santé se sont s’inscrits dans la dynamique régionale de coopération sanitaire. En travers la communication des risques, le renforcement communautaire et l’approche One Health, les participants espèrent réduire la vulnérabilité des populations frontalières et endiguer durablement la propagation du Mpox et d’autres maladies zoonotiques.