Enfant en situation de malnutrition aiguë sévère reçoit la bouillie enrichie de la Caritas Butembo-Beni, en zone de santé de Manguredjipa, en territoire de Lubero. ©Caritas Butembo-Beni/Elie Mbulegheti

Caritas combat la crise nutritionnelle dans les zones de guerre au Nord-Kivu

Dans un contexte d’insécurité persistante dans le Diocèse de Butembo-Beni, la Caritas Développement Butembo-Beni a lancé depuis avril 2025 un programme de distribution de bouillie enrichie en protéines dans les zones de santé les plus touchées par la malnutrition aiguë sévère. Cette aide humanitaire a ciblé jusque-là 781 bénéficiaires, dont des enfants, des femmes enceintes et femmes allaitantes dans les zones de santé de Manguredjipa, Biena et Mabalako.

Pour répondre efficacement aux besoins de la malnutrition, la Caritas Butembo-Beni a mis en place une micro-unité de production des kits nutritionnels. Lancé depuis avril 2025, le produit a porté le nom de « Upendo Uji », traduit littéralement par la « bouillie de l’amour ». Ainsi, cette assistance traduit mieux l’engagement de la Caritas Butembo-Beni à combattre la mal nutrition et exprime la proximité de Jésus Christ avec les populations touchées par la guerre à l’Est de RDC.

Chaque chiffre est une vie sauvée

Dans les zones où les communautés accèdent difficilement aux ressources alimentaires, les familles font face à la famine. Les enfants, les femmes enceintes et les femmes allaitantes sont les plus touchées par ce phénomène. Cela se manifeste par la malnutrition aiguë sévère chez cette catégorie de personnes.

Au total, 781 bénéficiaires ont été enregistrés à ce jour dont 184 à Manguredjipa, 497 à Biena et 100 bénéficiaires à Mabalako. Chaque bénéficiaire avait droit à un kit nutritionnel composé de quatre kilogrammes de bouillie enrichie en protéines, un kilogramme de sucre, une ration destinée à couvrir les besoins de base pendant 30 jours.

La bouillie enrichie « Upendo Uji » n’est pas simplement un aliment, mais un levier de survie et de restauration de la santé, notamment chez les enfants qui retrouvent de l’énergie et chez les femmes allaitantes. Pour les familles vivant quotidiennement dans l’incertitude, cette bouillie enrichie représente plus qu’un simple repas thérapeutique : elle est perçue comme un geste de vie et d’espoir.

Dans les villages ciblés, les bénéficiaires ne cachent pas leur gratitude envers la Caritas Butembo-Beni. Des mères témoignent avoir vu leurs enfants « reprendre des forces », « retrouver l’appétit » ou encore « sourire à nouveau », après des semaines de souffrance.

Certains parents, émus affirment que sans cette aide, ils n’auraient peut-être pas pu sauver leurs enfants. Cette réaction collective démontre non seulement l’impact concret du programme, mais aussi l’importance capitale de continuer à soutenir ces familles qui ne peuvent plus accéder à leurs champs.

Un appel à la continuité et aux solutions durables

Si les résultats du programme sont encourageants, les besoins humanitaires restent toujours immenses dans ces zones. Plusieurs chefs de familles s’inquiètent pour leur avenir, craignant qu’avec l’arrêt de la distribution de la bouillie que leurs enfants redeviennent malade. Mais, en réalité, pour continuer à sauver des vies, la Caritas Butembo-Beni a besoin d’un soutien supplémentaire.

Consciente des réalités de terrain, Caritas Butembo-Beni essaie de trouver des solutions durables pour renforcer la résilience des communautés locales pendant ces moments de guerre. La meilleure piste est d’accompagner les communautés dans ce qu’elles savent faire, notamment l’agriculture. Mais là aussi, il faut des moyens nécessaires pour arriver à cette fin.

L’Église locale encourage les autres organisations humanitaires à s’intéresser à cette crise silencieuse, afin de multiplier les interventions et offrir à ces populations une chance réelle de reconstruire dignement leur vie.

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