L’insécurité bloque le fonctionnement de plusieurs structures sanitaires du BDOM
Les Infirmiers Titulaires (IT) et les Directeurs de Nursing (DN) des structures sanitaires du diocèse de Butembo-Beni se sont réunis ce 22 Juillet 2025 dans la salle du Bureau Diocésain des Œuvres Médicales (BDOM) à Butembo pour leur revue semestrielle. A part la présentation des rapports suivis d’amendements, la rencontrée a été marquée par des témoignages alarmants venus des zones de santé en proie à l’insécurité, notamment dans la partie Sud du diocèse de Butembo-Beni et sur l’axe Manguredjipa.
Les participants ont décrit une situation préoccupante dans plusieurs structures sanitaires rurales, affectées par l’insécurité croissante. Ces structures, situées dans des zones de conflit ou d’occupation rebelle, peinent à fonctionner normalement. Plusieurs défis ont été soulevé notamment :
– La rupture des médicaments, agacée par la présence de militaires qui se font soigner sans participation financière, déséquilibrant ainsi les ressources,
-La fuite du personnel de santé, craignant pour leur sécurité, entraînant une pénurie d’agents qualifiés.
-La fermeture temporaire de certaines structures, même si certaines ont pu timidement reprendre leurs activités.
-Le taux de mortalité élevé, notamment dans des zones de santé comme Manguredjipa, où le manque de personnel et de médicaments compromet gravement la prise en charge des malades. Aussi la concentration des populations dans un milieu suite à l’insécurité.
-La solvabilité des patients très faible, à cause du contexte socio-économique aggravé par les conflits, comme dans les zones de Santé de Biena et Lubero.
-La multiplication des cas de PVV, notamment à Lukanga, en lien avec la présence militaire et les abus liés à l’exploitation sexuelle.
« Garantir la sécurité pour garantir la santé »

Face à cette situation, la Directrice du BDOM, Sœur Syauswa Françoise, a lancé un message fort aux autorités étatiques de garantir la paix à l’Est du pays en général, en province du Nord-Kivu en particulier.
« Les autorités sont là pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens. Qu’elles puissent réellement nous assurer cette sécurité afin que nous puissions exercer nos prestations dans de bonnes conditions. Cela permettra aux populations de subvenir à leurs soins et besoins primaires, et aux structures de santé de prendre correctement en charge leur personnel. »
Malgré ce tableau sombre, la revue semestrielle s’est clôturée dans un esprit de partage, de solidarité et de résilience. Parmi les recommandations clés issues des échanges figure l’appel à renforcer la mutualité entre structures, notamment en matière d’achat de médicaments, d’entraide entre personnels et de mécanismes de soutien moral et logistique. Un message fort d’unité face à la crise, pour faire front commun dans la mission de soigner, même en temps de guerre.