A la Ferme Ecole Nino Baglieri, la Caritas Butembo-Beni mise sur l’élevage pour lutter contre la malnutrition

Face à la montée alarmante de la malnutrition dans le diocèse de Butembo-Beni, exacerbée par les conflits armés, les déplacements massifs de populations et la précarité persistante, la Caritas Butembo-Beni a choisi de capitaliser les potentialités agro-pastorales locales pour répondre à la crise nutritionnelle.

En 2023, à l’appel de Mgr SIKULI PALUKU Melchisédech, évêque du diocèse du Diocèse de Butembo-Beni, l’organisation a été mandatée pour redonner vie à la Ferme École Nino Baglieri (FENIBA), un patrimoine agricole de l’Église locale laissé en veilleuse après plusieurs années de difficulté.

Aujourd’hui, cette ferme prend une nouvelle dimension : une approche agrovétérinaire orientée vers la santé animale pour sauver des vies humaines. La ferme compte aujourd’hui 25 vaches, dont 10 vaches laitières de race Frisilind.

Le lait produit est destiné à la consommation des femmes enceintes, femmes allaitantes et enfants malnutris. Mais pour produire une quantité suffisante, chaque bête doit soigneusement être suivie pour assurer son bien-être. Ainsi, grâce à l’investissement technique et humain de la Caritas Butembo-Beni, le secteur de l’élevage à la FENIBA a connu un tournant décisif.

Plus encore, la Caritas Butembo-Beni veut redynamiser les centres nutritionnels de Bingo et Butembo, qui sont des infrastructures connexes du projet de la FENIBA. Cette stratégie s’inscrit dans une approche nutritionnelle intégrée, où chaque litre de lait devient un remède contre la faim.

Des soins vétérinaires pour un impact nutritionnel durable

Sous la supervision de ses experts vétérinaires, la Caritas Butembo-Beni a mené plusieurs interventions vétérinaires pour rétablir la santé du cheptel. Les vaches ont été traitées contre des infections oculaires graves comme la conjonctivite et la kératoconjonctivite, qui affectaient fortement la production laitière.

Des traitements à base d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, de vermifuges, de compléments en calcium et d’autres produits vétérinaires ont été administrés avec succès. Une vache totalement aveugle a même été opérée et a pu retrouver la vue.

L’amélioration des pâturages par l’introduction de plantes fourragères locales a également renforcé la santé et la productivité des animaux.

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Une approche multifactorielle, centrée sur l’élevage et la pisciculture

Si la Ferme École Nino Baglieri est une ferme multifactorielle, c’est l’élevage bovin, caprin, ovin et cunicole qui constitue le cœur de l’intervention nutritionnelle, pour les protéines d’origine animale.

A ce jour, la ferme compte également 60 chèvres, 17 moutons, 57 lapins, 13 poules et 3 canards. Chacun de ces animaux représente une source de protéines essentielles pour des familles en situation d’urgence alimentaire.

Par ailleurs, la pisciculture commence à être redéployé. Sur les 10 étangs piscicoles existants, 5 sont déjà curés, et seront bientôt peuplés d’alevins. Dans les prochains mois, la production de poisson permettra de diversifier l’apport nutritionnel des populations les plus vulnérables.

Une œuvre de charité vivante

À travers la relance de la FENIBA, la Caritas Butembo-Beni réaffirme la mission d’une Église au service de la vie humaine. En soignant les bêtes, elle nourrit les hommes. En renforçant les pratiques d’élevage, elle restaure la dignité des familles déplacées, appauvries et favorables à l’insécurité alimentaire.

En transformant une ferme en centre de vie, elle témoigne de l’Évangile vivant dans les actes : aimer, nourrir, protéger. Ainsi, dans un contexte de crise humanitaire complexe, l’élevage devient un instrument de paix, de justice sociale et de miséricorde.

Par cette action, la Caritas Butembo-Beni répond à l’appel de Jésus Christ à ses apôtres : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Luc 9,13).