Journée mondiale de la population 2025 : Vers une autonomie reproductive pour les jeunes de Beni
Chaque 11 juillet, le monde célèbre la Journée mondiale de la population, une occasion cruciale pour réaffirmer l’engagement envers les droits fondamentaux des femmes, des hommes et des jeunes à disposer librement de leur corps et à faire des choix éclairés en matière de santé reproductive.
En ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, cette journée a été marquée par une rencontre enrichissante avec les jeunes de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM-Beni), sous l’initiative du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).
Cette année, deux thématiques essentielles ont guidé la célébration : « Donner aux jeunes les moyens de créer les familles qu’ils souhaitent dans un monde juste et plein d’espoir », et « Véritable crise de la fécondité : la quête de l’autonomie reproductive dans un monde en mutation ».
Ces sujets ont été développés respectivement par Fiston Biantanga, Point Focal UNFPA dans le Grand Nord-Kivu, et Dr Katirisa Johnson, gynécologue-obstétricien et Point Focal en santé sexuelle et reproductive à Caritas Butembo-Beni.
Former une jeunesse capable de transformer les normes
Pour l’UNFPA, les jeunes jouent un rôle déterminant dans la transformation des communautés. En ciblant les étudiants de l’ISTM, l’agence onusienne place son espoir dans une génération d’acteurs de santé capables de briser les tabous, de transmettre des connaissances fiables et de promouvoir une autonomie reproductive fondée sur les droits et la dignité humaine.
« Il est temps d’amener les jeunes congolais à avoir une autorisation productive, de faciliter l’accès à des services de contraception adaptés, afin que jeunes femmes et jeunes hommes puissent construire leur avenir avec espoir », a déclaré Fiston Biantanga.
Mais les défis sont réels : inégalités sociales, pressions économiques, normes culturelles restrictives, accès limité aux services de santé sexuelle et reproductive, infrastructures insuffisantes, changement climatique, sans oublier l’insécurité économique et professionnelle qui affecte profondément les décisions liées à la fécondité.
Selon les données partagées, 12 % de la population mondiale souffre d’infertilité, tandis que 7 % des femmes sont confrontées à des complications graves durant la grossesse. À cela s’ajoutent des contraintes sanitaires liées à l’environnement et au logement, affectant la capacité des couples à concevoir ou à planifier des naissances dans de bonnes conditions.
Le second exposé du Dr Katirisa Johnson a mis l’accent sur la prévention des grossesses non désirées à travers l’éducation à la sexualité et l’accès aux méthodes contraceptives modernes. Il a expliqué aux jeunes l’importance de l’indice de Pearl, qui permet d’évaluer l’efficacité des méthodes de planification familiale.
« Il ne suffit pas d’utiliser une méthode. Il faut choisir celle qui est la mieux adaptée à sa situation, avec un haut taux de réussite élevé et qui présente moins risques », a-t-il insisté.
Le docteur a également alerté sur les dangers des aphrodisiaques non contrôlés, souvent utilisés sans information fiable, exposant les jeunes à des risques de santé et à des décisions précipitées.
Dr Johnson a lancé un appel fort : « Vous, futurs infirmiers, infirmières et sages-femmes, avez un rôle essentiel à jouer. Dans vos milieux de stage, vos familles, vos quartiers, n’ayez pas peur de parler de sexualité, de contraception, de planification familiale. Soyez les ambassadeurs d’une jeunesse autonome, informée, libre de ses choix »
Agir aujourd’hui pour transformer demain
En cette Journée mondiale de la population, l’UNFPA réaffirme son engagement à briser les barrières – qu’elles soient sociales, économiques ou culturelles – qui entravent encore l’accès des jeunes à l’autonomie reproductive. Car chaque jeune informé, chaque vie protégée, chaque choix respecté est une avancée vers un monde plus juste et plus humain.