Insdustrie du jus d'ananas donnée par Moïse KATUMBI, à Maboya sera construite par la Caritas Butembo-Beni.
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Moïse KATUMBI a remis l’usine d’ananas au Diocèse de Butembo-Beni, place aux études préliminaires avant son installation

Sur l’axe Butembo-Beni, au cœur d’une région souvent fragilisée par les conflits armés, une lueur d’espérance émerge. Depuis 2024, les équipements d’une usine moderne de fabrication du jus d’ananas sont enfin arrivés à Butembo. C’est l’accomplissement d’un engagement pris cinq ans plus tôt, en 2019, par Moïse Katumbi. Homme d’affaires et homme politique congolais, il avait promis aux producteurs et vendeurs de Maboya la mise en place d’une unité de transformation locale.

Dans un pays souvent meurtri par des engagements non respectés, ce geste devient un acte de foi républicaine, une preuve que la politique peut encore être au service du bien commun.

Souvent marqué par l’oubli des engagements politiques, Katumbi prouve qu’en République Démocratique du Congo, tenir parole est encore possible. Son geste qui va au-delà d’un simple acte politique, est un signe de respect envers des citoyens longtemps marginalisés.

A plus d’une promesse tenue, mieux encore, l’installation et la gestion du projet sont confiées à une institution de confiance : le Diocèse de Butembo-Beni. En confiant la mission d’installation de cette unité industrielle à l’Eglise, il enracine son geste dans une institution soucieuse et proche des communautés, au service de la dignité humaine.

Cependant, à coté de cette opportunité il y a des défis qui restent au cœur du projet. Si les machines sont déjà disponibles, l’usine elle-même n’est pas encore fonctionnelle. Toute cette période d’attente révèle la rigueur d’une préparation responsable. Car pour qu’une industrie fonctionne en continu, il faut garantir l’approvisionnement constant en matière première. Or, la production actuelle d’ananas à Maboya reste insuffisante pour alimenter l’usine à plein régime.

Face à ce défi, la Caritas Butembo-Beni, bras technique du Diocèse, mène une étude approfondie pour identifier et accompagner d’autres zones productrices d’ananas. Bingo (axe Beni-Mangina), Musienene, Kanyabayonga et Miriki autant de villages porteurs d’avenir où l’ananas devient bien plus qu’un fruit, mais un levier de développement rural.

Accompagner les agriculteurs pour une industrie durable

Il n’y a pas de production durable sans un solide accompagnement des producteurs. Dans cette vision de l’Eglise, l’agriculture durable devient la clé, en accompagnant, dans les jours à venir, les communautés dans ce qu’elles savent faire. Ainsi, la Caritas Butembo-Beni envisage de soutenir le secteur pour produire de l’ananas en quantité suffisante.

Partie de l’usine d’ananas remise au Diocèse de Butembo-Beni par l’Homme d’Affaire Congolais Moïse KATUMBI. Butembo, Février 2025. ©Caritas Butembo-Beni/Elie MBULEGHETI

Cela va passer par le renforcement des capacités des agriculteurs en leur fournissant des semences améliorées d’ananas et un accompagnement technique. L’accent est mis sur le respect de l’environnement, la fertilité des sols et les techniques agroécologiques adaptées. A Bingo, la ferme-école Nino Baglieri (FENIBA) du Diocèse va jouer un rôle central dans cette mission de formation et d’autonomisation paysanne.

Cette synergie entre savoir-faire local, innovation et soutien institutionnel offre une perspective enthousiasmante : celle d’un Nord-Kivu qui bâtit son avenir en valorisant ses ressources, ses terroirs et le savoir-faire des communautés.

La question du site d’implantation de l’usine reste aussi en discussion. Si Maboya a été au cœur de la promesse de Moïse KATUMBI, la localité de Musienene, de par sa position géographique et ses infrastructures disponibles, pourrait s’imposer comme lieu stratégique. Située au centre des zones d’approvisionnement des matières premières, connectée au réseau électrique stable et intégrée à une zone économique favorable à l’industrie, Musienene offre de réels avantages.

Toutefois, la situation sécuritaire inquiète. Kanyabayonga et Miriki, pourtant riches en potentiel agricole d’ananas, traversent une crise humanitaire majeure depuis mi-2024. La guerre, une fois de plus, vient menacer les rêves de développement. Mais, partout où il y a des êtres humains l’Église ne baisse jamais les bras. Faut-il attendre la paix pour construire ? Ou peut-on, avec espérance et foi, planter déjà les graines de demain ? Ces questions guident actuellement les réflexions stratégiques de l’Eglise locale.

Au fond, ce projet de jus d’ananas est plus qu’une initiative économique. Il symbolise la jonction entre une promesse politique tenue, l’engagement communautaire, le savoir-faire agricole durable et la foi chrétienne en des lendemains meilleurs. Il démontre que, même dans un contexte de conflit, des initiatives porteuses de paix, de dignité et d’espérance sont possibles. Ainsi, l’agriculture devient un levier pour réunir les communautés autour d’un objectif commun.

L’ananas est bien plus qu’un fruit, il devient alors une source d’amélioration des conditions de vie des agriculteurs. A condition que chacun (les politiques, l’Église et les paysans) joue sa partition dans le respect, l’engagement et l’amour du prochain et du bien commun.

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One Comment

  1. L’arrivée de l’usine de jus d’ananas à Butembo représente un véritable espoir pour la région. Moïse Katumbi tient sa promesse, montrant que la politique peut être un levier de développement. La gestion confiée au Diocèse de Butembo-Beni renforce la confiance des communautés locales. Cependant, le défi de l’approvisionnement en ananas reste crucial pour la réussite du projet. Comment garantir une production suffisante pour faire fonctionner l’usine à plein régime? WordAiApi

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