Mpox formation à goma avec GIZ-SEEG

Lutte contre l’épidémie de MPOX au Nord-Kivu : un défi face à des moyens limités

La province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, fait face à une recrudescence alarmante de l’épidémie de MPOX. Avec près de 20 zones de santé touchées sur les 35 que compte la province, la riposte est compliquée par des ressources limitées et un système de santé fragile. Pour renforcer les capacités de lutte contre l’épidémie, le Bureau Diocésain des Œuvres Médicales (BDOM) s’est allié à l’Équipe Allemande de Préparation aux Épidémies (SEEG) afin de préparer les structures sanitaires à la riposte, en mettant l’accent sur la prévention des infections et l’hygiène hospitalière.

A Goma, ville plus touchée par le virus, des équipes venues du Grand Nord-Kivu ont visité les aires de santé les plus touchées par l’épidémie. L’objectif de ces tournées, évaluer la gestion locale du MPOX et identifier les principaux défis à relever. Ces observations ont permis d’adapter les stratégies de lutte en tenant compte des réalités du terrain.

Face à la propagation rapide du virus, l’Equipe Allemande de Préparation aux Epidémies (SEEG) a organisé deux sessions de formation sur la Communication des Risques et Engagement Communautaire (CREC). Ces ateliers, ont été organisés en collaboration avec la Division Provinciale de la Santé (DPS) du Nord-Kivu. Le chef de division a officiellement ouvert les travaux en dressant un constat inquiétant : 15 zones de santé sur 34 étaient déjà touchées par le MPOX.

L’un des temps forts de cet atelier a été l’intervention du Dr BWAMI Joyeux, expert en lutte contre le MPOX et membre de l’équipe de riposte au Sud-Kivu. Il a retracé l’historique du virus, son mode de transmission, ses stratégies de prévention et les options thérapeutiques disponibles. En s’appuyant sur les données épidémiologiques des provinces du Nord et Sud-Kivu, il a mis en lumière la persistance de la circulation du virus et l’urgence d’une riposte renforcée.

Les formations ont permis aux 40 participants d’acquérir des compétences spécifiques sur la communication en contexte d’urgence épidémiologique. Désiré, responsable provincial de la riposte, a animé un module sur la gestion des rumeurs en période de crise sanitaire. Il a mis en avant l’importance des canaux de communication efficaces pour sensibiliser toutes les couches sociales et contrer la désinformation en contexte d’épidemie.

Des défis persistants dans la lutte contre le MPOX

Les discussions ont également révélé les nombreux obstacles auxquels sont confrontées les zones de santé du Grand Nord-Kivu dans la gestion de l’épidémie. Parmi les principales difficultés évoquées : le manque d’outils de sensibilisation communautaire, rendant difficile l’information du public sur les mesures préventives ; l’absence de dispositifs de lavage des mains dans les structures sanitaires, un problème majeur dans une épidémie où l’hygiène est cruciale pour limiter la propagation du virus et les défaillances dans l’accès à l’eau et à l’assainissement, alors que la province est régulièrement confrontée à d’autres épidémies.

Face à ces défis, le chef de la DPS du Nord-Kivu a salué l’initiative de formation et a insisté sur la nécessité pour les participants de transmettre ces nouvelles compétences aux agents de santé de leurs zones respectives.

Des résultats de la formation dans les zones de santé

Les formations dispensées par la SEEG commencent déjà à porter leurs fruits. Avec l’appui de la DPS, les professionnels de santé formés organisent désormais des séances de sensibilisation communautaire pour freiner la propagation du MPOX. Dans toutes les zones de santé, des équipes profitent des rencontres avec les chefs d’établissements scolaires et les leaders communautaires pour informer sur la prévention du virus.

Ces efforts permettent d’assurer une meilleure diffusion des bonnes pratiques auprès des enfants et de leurs familles, favorisant ainsi un impact durable dans la lutte contre l’épidémie.

L’épidémie de MPOX au Nord-Kivu met en lumière les défis persistants du système de santé congolais, notamment en matière de prévention et de gestion des crises sanitaires. Malgré des ressources limitées, les initiatives de formation et de sensibilisation menées par la SEEG et le BDOM offrent un espoir dans la lutte contre cette maladie. L’engagement des acteurs locaux, allié à un appui technique international, reste essentiel pour contenir la propagation du virus et protéger les populations les plus vulnérables.

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